Fissure anale
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La fissure anale est une déchirure (ou ulcération) de la peau du canal anal associée à une contracture du sphincter interne de l’anus. C’est un motif fréquent de consultation en proctologie. |
Avant tout
La REFERENCE en Colo-proctologie :
La Société Nationale Française de Colo-Proctologie : SNFCP
La Société Nationale Française de Colo-Proctologie est une société extrêmement dynamique qui permet des progrès en permanence et dont le site internet vous aidera à obtenir toutes les réponses à vos questions.
C’est également sur ce site que vous trouverez les fiches d’informations préopératoires, très précises, indispensables avant votre chirurgie de l’anus.
La fissure
La fissure anale est une déchirure (ou ulcération) de la peau du canal anal associée à une contracture du sphincter interne de l’anus et dont la douleur est assez caractéristique dite « en 3 temps » :
- Douleur vive déclenchée par le passage des selles
- Rémission de la douleur de quelques secondes à quelques minutes
- Reprise de la douleur de façon plus ou moins prolongée (parfois plusieurs heures)
C’est un motif fréquent de consultation en proctologie.
Les facteurs entraînants une fissure anale :
- Traumatisme lié à une selle volumineuse et dure / Constipation
- Contracture du sphincter interne de l’anus (primitive ou secondaire à la douleur, le stress pourrait avoir un rôle)
- Ischémie artérielle limitant les possibilités de cicatrisation locale
La fissure est le plus souvent postérieure, une fissure antérieure est possible après l’accouchement (constipation de la grossesse + traumatisme obstétrical).
Le premier traitement de la fissure anale est médical.
TRAITEMENT MEDICAL efficace 20-80% des cas
- REGLES HYGIENODIETETIQUES DE REGULARISATION DU TRANSIT
- Antalgiques
- Laxatifs
- Suppositoires et/ou pommades
D’autres thérapeutiques médicamenteuses spécifiques existent dont l’efficacité n’est pas parfaitement démontrée. Cependant ces dernières années la pommade RECTOGESIC montre de bons résultats dans certaines indications. Cette pommade n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale et son coût est d’environ 90 euros.
Le TRAITEMENT CHIRURGICAL est le traitement le plus efficace de la maladie. Plus de la moitié des patients présentant une fissure anale auront besoin d’une chirurgie. Les indications de chirurgie retenues sont :
- Echec d’un traitement médical bien conduit
- Fissure hyperalgique
- Fissure infectée
- Suspicion de fissure
- Fissure associée à une autre pathologie proctologique
Les deux interventions chirurgicales les plus fréquentes sont :
- Fissurectomie (= retirer la fissure) avec cicatrisation progressive ensuite ou anoplastie = recouvrir la plaie opératoire de muqueuse
- Sphinctérotomie Latérale Interne = couper une partie du sphincter interne de l’anus
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Si vous devez être opéré l’intervention choisie vous sera évidemment largement expliquée en consultation.
Modalités opératoires
INTERVENTION REALISEE
- Sous anesthésie générale ou locorégionale
- Complétée par une anesthésie du nerf pudendal (= nerf de la région) réalisée par le chirurgien pour renforcer et prolonger l’analgésie
- En chirurgie ambulatoire (entrée et sortie le jour même avec nécessité d’un accompagnant à domicile)
- Durée opératoire le plus souvent inférieure à une heure
- Avant la sortie de l’hôpital : vérification de reprise de miction correcte, ablation d’une petite mèche laissée au travers de l’anus, re-explications suites opératoires : prise en charge de la douleur et soins locaux
Suites opératoires habituelles
APRES L’INTERVENTION :
- Douleurs qui peuvent être importantes (notamment lors de la première selle), malgré tous les antalgiques prescrits et les laxatifs
Une ordonnance fournie et détaillée est remise à la consultation préopératoire, les laxatifs doivent être commencés 48 heures avant l’intervention
- Saignements de petite abondance
- Arrêt de travail : de 1 à 4 semaines (dépend du geste)
- Cicatrisation en 4 à 8 semaines avec au cours de cette période possibilités de douleurs résiduelles, de suintements, de petits saignements, d’envies pressantes d’aller à la selle
NE PAS VOYAGER (TRAIN, AVION) DANS LE MOIS QUI SUIT L’INTERVENTION cf. risque hémorragique
Evénements indésirables
Liste non exhaustive, à titre informatif.
Des évènements indésirables existent après cette intervention, devant vous faire revenir consulter en cas de symptômes évocateurs :
- Rétention urinaire : difficultés de miction, avec parfois nécessité de prolonger l’hospitalisation initiale ou d’être réhospitalisé avec mise en place de sonde urinaire
- Fécalome = grosse constipation avec parfois nécessité d’un lavement évacuateur souvent douloureux
- Hémorragie par l’anus (4-15%) : sang rouge abondant avec caillots à URGENCE : reconsulter au plus vite, en cas de malaise : appel SAMU (15)
- Surinfection du site opératoire : douleurs insupportables, écoulement sale nauséabond, fièvre/frissons
- Phlébite, embolie pulmonaire : douleur au niveau d’un mollet, tachycardie, palpitations, difficultés à respirer
Liste non exhaustive, à titre informatif
La principale séquelle redoutée à moyen et long terme est l’incontinence anale, très rare après fissurectomie, plus fréquente après sphinctérotomie (jusqu’à 20% pour l’incontinence aux gaz et 1% pour les selles).
Les facteurs de risque d’incontinence anale sont :
- Syndrome de l’intestin irritable
- Antécédent de traumatisme obstétrical ou chirurgical
- Neuropathie
- Lésions sphinctériennes occultes au cours du geste chirurgical
La surinfection chronique (ou fistule) est décrite pouvant nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale. Des replis de peau supplémentaires (marisques) peuvent toujours persister ou apparaître comme après toute chirurgie de l’anus.
Enfin, la récidive est toujours possible en cas de persistance de troubles du transit d’où l’importance de maintenir de bonnes REGLES HYGIENODIETETIQUES DE REGULARISATION DU TRANSIT.
Consultation post-opératoire
Rendez-vous de consultation systématique à 1 mois et à 2 mois.