Condylomes anaux
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Les condylomes anaux sont des lésions en rapport avec le HPV (Human Papilloma Virus), visibles lors d’un examen proctologique. C’est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente dans le monde. Le risque de contamination lors d’un rapport sexuel est de 60%. |
Les condylomes anaux
Les condylomes anaux sont des lésions en rapport avec le HPV (Human Papilloma Virus), visibles lors d’un examen proctologique. C’est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente dans le monde. Le risque de contamination lors d’un rapport sexuel est de 60%.
3 facteurs de contamination HPV sont retenus (toute localisation comprise) : âge du premier rapport sexuel, nombre de partenaires et la durée des relations ( = changement de partenaire). L’infection VIH est également une condition associée.
Certains génotypes du HPV (16,18) sont à haut risque oncogène donc pouvant donner des cellules cancéreuses.
Les symptômes sont rares (sang à l’essuyage, prurit), le diagnostic est souvent porté par le patient découvrant des excroissances irrégulières au niveau de l’anus.
La prévention
Le Préservatif : son efficacité est discutée devant un mode de contamination manu portée du HPV / Cependant le préservatif est LARGEMENT RECOMMANDE pour prévenir les IST
Le VACCIN PROPHYLACTIQUE : indiqué chez les jeunes femmes (11-14 ans, 15-19 ans n’ayant pas eu de rapport sexuel) il va bientôt être indiqué chez les jeunes garçons. Son efficacité a été largement démontrée.
GARDASIL J0-M2-M6 ou CERVARIX J0-M1-M6
Bilan avant traitement
BILAN DES IST : VIH, Syphilis, hépatite B (hépatite C en cas de rapports traumatiques)
+/- Chlamydia, gonocoque, Herpès
RECHERCHE AUTRES LOCALISATIONS : demande de consultation en gynécologie spécialisée chez la femme, recherche de localisations des organes génitaux externes (prépuce, gland, e, scrotum…), des plis inguinaux
Les localisations extra périnéales (orales, labiales, laryngées…) sont très rares chez le patient immunocompétent
Consultation de proctologie
INTERROGATOIRE : antécédents, histoire de la maladie
EXAMEN PERINEAL
EXAMEN PROCTOLOGIQUE COMPLET avec examen de la marge anale méticuleux, toucher rectal et surtout ANUSCOPIE systématique
AVENIR : Places du frottis anal et de l’anuscopie haute résolution non précisées actuellement
Traitement
INFORMATIONS PRECISES :
- HPV c’est quoi ? mode de contamination, délai d’incubation, pas d’amalgame entre virus, infection, cancer
- Bilan des partenaires (si un partenaire stable : rassurance++)
- Traitement envisagé
- Suivi régulier indispensable ensuite devant les taux élevés de récidive
BUT DU TRAITEMENT : faire disparaître les lésions (et non pas le virus !) = destruction locale au bistouri électrique ou au laser sous anesthésie locale en consultation ou sous anesthésie générale au bloc opératoire en cas de lésions intracanalaires et/ou étendues
La crème ALDARA (imiquimod) est proposée pour des lésions externes planes et des lésions peu visibles +/- étendues et uniquement chez le sujet immunocompétent.
Méthode de destruction |
Efficacité |
Récidive |
Effets secondaires |
Bistouri électrique |
80-93% |
30-35% |
Douleurs Défauts de cicatrisation |
Laser CO2 |
80-90% |
35% |
Douleurs Défauts de cicatrisation (cicatrices rétractiles) Modification de pigmentation |
ALDARA crème 5% 3 fois par semaine, durée max 16 semaines |
45-65% |
Plus faible (cf. réduction de charge virale) |
Erythème, sensation de brûlure Parfois : ulcérations |
QUESTION DU VACCIN après infection HPV : Question difficile d’utiliser un Vaccin prophylactique (qui n’est donc plus efficace après infection) mais types d’HPV ? Le vaccin peut être proposé après infection dans certaines situations bien précisées (avis d’expert.
Chirurgie
Intervention réalisée :
- Sous anesthésie générale ou locorégionale
- Complétée par une anesthésie du nerf pudendal (= nerf de la région) réalisée par le chirurgien pour renforcer et prolonger l’analgésie
- En chirurgie ambulatoire (entrée et sortie le jour même avec nécessité d’un accompagnant à domicile)
- Durée opératoire le plus souvent inférieure à une heure
- Avant la sortie de l’hôpital : vérification de reprise de miction correcte, ablation d’une petite mèche laissée au travers de l’anus, re-explications suites opératoires : prise en charge de la douleur et soins locaux
APRES L’INTERVENTION :
- Douleurs (notamment lors de la première selle)
Une ordonnance fournie et détaillée est remise à la consultation préopératoire, les laxatifs doivent être commencés 48 heures avant l’intervention
- Saignements de petite abondance, suintements
- Arrêt de travail : 1-7 jours
- Cicatrisation en 4 à 8 semaines avec au cours de cette période possibilités de douleurs résiduelles, de suintements, de petits saignements
NE PAS VOYAGER (TRAIN, AVION) DANS LES DEUX SEMAINES QUI SUIVENT L’INTERVENTION cf. risque hémorragique
Des EVENEMENTS INDESIRABLES existent après cette intervention, devant vous faire revenir consulter en cas de symptômes évocateurs :
- Rétention urinaire : difficultés de miction, avec parfois nécessité de prolonger l’hospitalisation initiale ou d’être réhospitalisé avec mise en place de sonde urinaire
- Fécalome = grosse constipation avec parfois nécessité d’un lavement évacuateur souvent douloureux
- Hémorragie par l’anus (rare) : sang rouge abondant avec caillots à URGENCE : reconsulter au plus vite, en cas de malaise : appel SAMU (15)
- Surinfection du site opératoire : douleurs insupportables, écoulement sale nauséabond, fièvre/frissons
- Phlébite, embolie pulmonaire : douleur au niveau d’un mollet, tachycardie, palpitations, difficultés à respirer
A plus long terme, il peut y avoir des problèmes de cicatrisation, avec parfois douleurs résiduelles importantes
Suivi post-opératoire
Une surveillance rigoureuse (consultation de proctologie) est INDISPENSABLE ensuite, selon un calendrier bien précis :
- Toutes les 6 semaines au début
- Temps doublé après examen normal
- Après 1 an sans récidive : suivi annuel ou tous les 3 ans en fonction des facteurs de risque
Deux examens normaux à 3 mois d’intervalle autorisent l’arrêt du préservatif dans le couple