Maladie hémorroïdaire
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La maladie hémorroïdaire est la plus fréquente des pathologies de l’anus. Cependant tout symptôme anal n’est pas forcément lié à un problème hémorroïdaire et l’examen clinique en consultation est primordial pour confirmer (ou infirmer) le diagnostic et ainsi permettre la meilleure prise en charge. |
Avant tout
La REFERENCE en Colo-proctologie :
La Société Nationale Française de Colo-Proctologie : SNFCP
La Société Nationale Française de Colo-Proctologie est une société extrêmement dynamique qui permet des progrès en permanence et dont le site internet vous aidera à obtenir toutes les réponses à vos questions.
C’est également sur ce site que vous trouverez les fiches d’informations préopératoires, très précises, indispensables avant votre chirurgie de l’anus.
Maladie hémorroïdaire
Les hémorroïdes sont des structures vasculaires normales de l’anus existant chez tous les individus. Il y a les plexus hémorroïdaires externes et les plexus hémorroïdaires internes.
La maladie hémorroïdaire est la plus fréquente des pathologies de l’anus. Cependant tout symptôme anal n’est pas forcément lié à un problème hémorroïdaire et l’examen clinique en consultation est primordial pour confirmer (ou infirmer) le diagnostic et ainsi permettre la meilleure prise en charge.
Les principales manifestations cliniques de la maladie hémorroïdaire sont : thrombose hémorroïdaire externe (petite boule souvent bleutée au niveau de l’anus), rectorragies (saignements), prolapsus (extériorisation des paquets internes en dehors de l’anus), douleurs.
Les facteurs prédisposants sont :
- La constipation
- La grossesse et l’accouchement (la maladie hémorroïdaire touche une femme sur 5 après l’accouchement et une sur 10 durant la grossesse. Importance d’une régulation du transit chez la femme enceinte ++)
- Une mauvaise conduite au moment d’aller à la selle (prendre un livre, son téléphone portable,…)
- Prédisposition familiale
- Alcool, tabac, épices
- Autres : cyclisme, professions exposées (chauffeurs)
Le traitement a pour but de supprimer les symptômes en rapport avec la maladie hémorroïdaire (douleurs, saignements, prolapsus).
Le premier traitement de la maladie hémorroïdaire est la régularisation du transit avec de bonnes règles hygiénodiététiques
En cas de poussée aiguë, le traitement médical recommandé comporte en plus de cette régularisation du transit : des antidouleurs, des AINS souvent, des laxatifs, des veinotoniques (favorisant le retour veineux) et des traitements locaux (suppositoires, pommades ou gel).
Exceptionnellement, il peut être réalisé une chirurgie hémorroïdaire à la phase aiguë = en cas de complications sévères (thrombose hyperalgique et/ou nécrotique, perte de sang importante = anémie aiguë) et résistantes au traitement médical qui reste bien le traitement de première intention.
En dehors des poussées aiguës pour une maladie devenue de plus en plus gênante malgré de bonnes règles hygiènodiététiques de régularisation du transit, il existe une indication de traitement instrumental ou chirurgical.
Des traitements instrumentaux sont possibles et réalisés par les gastroentérologues proctologues : injections sclérosantes, photocoagulation infrarouge ou ligatures élastiques.
Dans une maladie hémorroïdaire plus évoluée ou en cas d’échec des précédents traitements, un traitement chirurgical est proposé, longuement discuté et expliqué en consultation afin d’établir le rapport entre bénéfices attendus de la chirurgie et risques encourus. La douleur postopératoire, fréquente, est redoutée après une chirurgie hémorroïdiaire. De constants progrès ces dernières années ont été réalisés afin de gérer le mieux possible cette douleur.
Modalités opératoires
INTERVENTION REALISEE
- Sous anesthésie générale ou locorégionale = Rachianesthésie
- Complétée par une anesthésie du nerf pudendal (= nerf de la région) réalisée par le chirurgien pour renforcer et prolonger l’analgésie
- En chirurgie ambulatoire (entrée et sortie le jour même avec nécessité d’un accompagnant à domicile)
- Durée opératoire le plus souvent inférieure à une heure
- Avant la sortie de l’hôpital : vérification de reprise de miction correcte, ablation d’une petite mèche laissée au travers de l’anus, re-explications suites opératoires : prise en charge de la douleur et soins locaux
Suites opératoires habituelles
APRES L’INTERVENTION :
- Douleurs qui peuvent être importantes (notamment lors de la première selle), malgré tous les antalgiques prescrits et les laxatifs
Une ordonnance fournie et détaillée est remise à la consultation préopératoire, les laxatifs doivent être commencés 48 heures avant l’intervention
- Saignements de petite abondance
- Envies pressantes d’aller à la selle
- Arrêt de travail : de 2 à 4 semaines
- En cas de plaies ouvertes : cicatrisation pouvant aller jusqu’à 8 semaines avec au cours de cette période possibilités de douleurs résiduelles, de suintements, de petits saignements, d’envies pressantes d’aller à la selle
NE PAS VOYAGER (TRAIN, AVION) DANS LE MOIS QUI SUIT L’INTERVENTION cf. risque hémorragique
Evénements indésirables
Liste non exhaustive, à titre informatif.
Des évènements indésirables existent après cette intervention, devant vous faire revenir consulter en cas de symptômes évocateurs :
- Rétention urinaire : difficultés de miction, avec parfois nécessité de prolonger l’hospitalisation initiale ou d’être réhospitalisé avec mise en place de sonde urinaire
- Fécalome = grosse constipation avec parfois nécessité d’un lavement évacuateur souvent douloureux
- Hémorragie par l’anus (4-15%) : sang rouge abondant avec caillots à URGENCE : reconsulter au plus vite, en cas de malaise : appel SAMU (15)
- Surinfection du site opératoire (<2%) : douleurs insupportables, écoulement sale nauséabond, fièvre/frissons
- Phlébite, embolie pulmonaire : douleur au niveau d’un mollet, tachycardie, palpitations, difficultés à respirer
Il est important de connaître aussi les séquelles possibles à moyen et long terme, heureusement rares, et qui seront expliquées aussi en consultation : marisques (repli de peau supplémentaire au niveau de l’anus) (1-20%), incontinence anale (2-12%), sténose anale (<4%)
Les facteurs de risque d’incontinence anale sont :
- Syndrome de l’intestin irritable
- Antécédent de traumatisme obstétrical ou chirurgical
- Neuropathie
- Lésions sphinctériennes occultes au cours du geste chirurgical.
Consultation post-opératoire
Rendez-vous de consultation systématique à 1 mois et à 2 mois.