Prise en charge de l’incontinence anale

 

La prise en charge de l’incontinence anale est avant tout médicale (éducation diététique +++, médicaments du transit, rééducation…)

La chirurgie est indiquée après échec d’un traitement médical bien conduit.

Introduction

ON NE PEUT PAS PARLER DE “CHIRURGIE DE L’INCONTINENCE ANALE” DE MANIERE ISOLEE

La prise en charge de l’incontinence anale est avant tout médicale (éducation diététique, médicaments du transit, rééducation)

L’incontinence anale n’est pas une maladie mais le résultat d’un dysfonctionnement de l’appareil digestif et/ou sphinctérien, ayant un impact sur la qualité de vie

Le but de la prise en charge de l’incontinence anale est bien L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE

L’incontinence anale

L’incontinence anale concernerait environ 6-10% de la population adulte. Elle est plus fréquente chez la femme. Les patients mettent souvent de nombreuses années avant de consulter, le sujet étant tabou.

Les causes de l’incontinence anale sont souvent multiples :

  • Troubles du transit : constipation ou diarrhées chroniques (maladies inflammatoires de l’intestin, autres)
  • Traumatismes obstétricaux
  • Traumatismes chirurgicaux (chirurgie de l’anus : fistules/hémorroïdes, chirurgie du rectum)
  • Maladies neurologiques
  • Autres : descente d’organes, dénervation plancher pelvien idiopathique, cancer anorectal, malformations…

L’accès à une prise en charge globale de l’incontinence anale n’est pas toujours facile.

Première consultation

Diagnostic

Causes 

Retentissement  

Projet thérapeutique

 

La première consultation est très importante. Elle permet de confirmer le diagnostic d’incontinence anale, d’en déterminer les causes et surtout la sévérité et le retentissement.

L’interrogatoire établit les habitudes alimentaires du patient, l’histoire de son incontinence anale, les traitements peut-être déjà entrepris.

Des questionnaires d’évaluation de l’incontinence et de son retentissement sont remis au patient.

L’examen clinique comprend un examen abdominal, périnéal et proctologique avec anuscopie.

Une fois le diagnostic établi, la projet de prise en charge est expliqué au patient. Des examens complémentaires sont souvent nécessaires et peuvent être prescrits : manométrie anorectale / échoendoscopie endoanale / exploration des nerfs pelviens (EMG)

Prise en charge MEDICALE

LA PRISE EN CHARGE EST TOUJOURS MEDICALE :

1/ EDUCATION THERAPEUTIQUE : Il est largement recommandé de commencer par corriger un trouble du transit (diarrhée ou constipation) avec des règles diététiques qui seront expliquées en consultation (avec proposition de consultation avec une diététicienne si besoin). Une alimentation riche en fibres est très souvent préconisée.

2/ MEDICAMENTS :

Les ralentisseurs du transit (lopéramide) ont montré leur efficacité pour corriger une diarrhée et sont recommandés. Dans des situations de difficultés d’exonération des suppositoires évacuateurs peuvent être prescrits.

3/ REEDUCATION PERINEALE :

Une rééducation globale est souvent indiquée : rééducation abdominale (compétence de l’abdomen) et rééducation périnéale (compétence du plancher pelvien) avec objectif de synergie abdominopérinéale. La méthode de rééducation la plus efficace est le biofeedback = technique de rétrocontrôle aidant à prendre conscience du fonctionnement du plancher pelvien.

Un minimum de 10 séances est demandé.

Le Docteur Sophie Pitel vous orientera vers une équipe de kinésithérapeutes pratiquant cette rééducation.

Il existe aussi un système d’IRRIGATION TRANSANALE indiqué dans certaines situations d’incontinence anale (utilisé aussi pour des constipations rebelles) liées à des troubles neurologiques.

Prise en charge CHIRURGICALE

NEUROMODULATION DES RACINES SACREES :

–          Seul traitement chirurgical ayant fait la preuve de son efficacité dans des indications bien précises

–          Réservée aux incontinences anales sévères (perte de selles non contrôlée au moins une fois par semaine) après échec d’un traitement médical bien conduit

–          Son mécanisme d’action n’est pas parfaitement compris aujourd’hui

–          Il s’agit d’un traitement conservant l’anatomie et réversible

–          Deux temps chirurgicaux : mise en place d’une électrode dont l’efficacité est testée pendant 15 jours puis retrait ou implantation définitive d’un boîtier (« pacemaker ») = 2 passages au bloc opératoire, en chirurgie ambulatoire à chaque fois

Implantation définitive dans 60-80% des cas

REPARATION SPHINCTERIENNE : En cas d’incontinence anale liée à une lésion importante du sphincter externe de l’anus, une réparation sphinctérienne première (appelée sphinctérorraphie) peut être proposée, pas toujours efficace

COLOSTOMIE DEFINITIVE : Ultime solution, dans les incontinences anales très sévères qui résistent à toute prise en charge, on peut dériver les matières fécales à la peau en réalisant un anus artificiel

Suivi après neuromodulation

  • Consultation postopératoire à 1 mois de l’implantation définitive
  • Puis à 6 mois
  • Et une fois par an à la date anniversaire
  • Autonomie du boîtier : 4-7 ans (le changement de boîtier est une intervention qui se fait sous anesthésie locale)

TOUJOURS DANS UN PROGRAMME D’EDUCATION THERAPEUTIQUE +++

 (Règles diététiques à appliquer toute la vie)

Carte de PORT DE MATERIEL MEDICAL IMPLANTE (en effet le matériel fait sonner les portiques de sécurité aéroport…)